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La Vallée des Cerfs
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13 février 2013

Le Scotch-Whisky: de sa création à nos jours (4)

Le XVIIIème siècle fût celui de la contrebande.  Brandy, rhum et gin pour les plus aisés, whisky pour les classes défavorisées.  Il faudra attendre 1784 pour que les questions de la légalité du whisky et de l'application des taxes soient réellement prises au sérieux.

1707

L'Union des parlements d'Ecosse et d'Angleterre a plusieurs conséquences:

* Une harmonisation de la taxe sur les spiritueux entre l'Angleterre et l'Ecosse: le "Board of excise" (administration chargée de prélever les taxes sur l'"Uisge Beatha").  L'augmentation des taxes poussera les petits producteurs à produire de l'eau de vie illégalement.

* La création d'un conseil écossais de la régie, qui est, en pratique, dirigé par des fonctionnaires anglais.

Peu avant la signature du traité d'Utrecht qui met fin à la guerre d'Espagne, le gouvernement britannique annonce que la taxe sur le malt en Ecosse est ramenée au niveau de celle de l'Angleterre.  Il n'en faut pas davantage pour qu'une motion de dissolution de l'Union soit déposée par les écossais.  Le traité de l'Union prévoyait que l'Ecosse ne participerait pas au financement du coût de cette guerre.  La motion sera rejetée et la taxe sur le malt imposée.  Elle ne sera jamais réellement appliquée...

traité d'utrech

1725

Robert Walpole, alors premier ministre, décide de lever la première taxe sur le malt d'Ecosse dont il fixe le taux à la moitié de celui pratiqué en Angleterre.

robert walpole

De violentes émeutes éclatent à Glasgow.  Daniel Campbell, l'autorité locale qui avait voté en faveur de cette taxe, voit sa maison mise à sac.  L'armée est déployée sur le terrain pour mettre fin aux émeutes.  Onze personnes seront tuées.

daniel campbell

Si cette taxe pénalise durement les producteurs de Ale (bière locale produite à partir d'orge), elle stimule la consommation de whisky produit à partir d'un mélange de céréales et non de malt uniquement.

1756

Suite à une mauvaise récolte sur l'ensemble du territoire, le gouvernement décide d'interdire la distillation commerciale jusqu'en 1760.  La faillite de nombreuses distilleries permet à la distillation domestique (qui n'était pas concernée par cette décision) de prendre de l'essor.  Celle-ci est projetée dans la clandestinité pour survivre.

distillation domestique

1781

Parmi les multiples tentatives d'enrayer la production de whisky, le gouvernement interdit purement et simplement la distillation domestique.  Des récompenses seront accordées à ceux qui informaient "les hommes de régie" de l'emplacement d'alambics clandestins.  De nombreux distillateurs y verront le moyen de renouveler leur équipement.  Ils révèlent eux-mêmes l'emplacement de leurs vieux alambics et, avec la récompense, s'en achètent de nouveaux.

1784

Toutes ces mesures ayant produit des effets contraires, le gouvernement tentera d'encourager la distillation légale dans les zones reculées et défavorisées des Highlands.  Outre l'application d'une taxe inférieure pour les Highlands, le "Wash Act" définit la taille minimum des alambics.  Mais surtout, il interdit l'exportation du whisky hors des Highlands.

1788

La situation devient rapidement insoutenable.  Face au flot de whisky de mauvaise qualité en provenance des Lowlands, les distillateurs anglais font pression sur le gouvernement qui, en 1788, adoptera le "Lowlands Licence Act" et exigera des distillateurs des Lowlands qu'ils donnent un préavis de 12 mois avant d'exporter leur alcool vers l'Angleterre.  De nombreuses distilleries feront faillite...

1797-1798

John Stein of Kilbagie, à l'époque le plus important distillateur d'Ecosse, explique devant le "Select Committee of the House of the Commons" que plus de la moitié du whisky consommé en Ecosse est produit illégalement.  Ces whiskies en provenance du nord grèvent considérablement sa part de marché dans des villes telles que Perth, Stirling et Glasgow dans lesquelles il a de grosses difficultés à vendre sa production.  De même, John Stewart, un aubergiste du Perthshire, explique que ses clients préfèrent payer le double pour un whisky des Highlands produit clandestinement plutôt que d'avaler un whisky des Lowlands dont leur estomac et leur crâne se plaindraient.

Police Amazone transparente

Sources: www.whisky.fr et www.balvenie.com

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Commentaires
A
Bravo, c'est extra, cette histoire, je découvre beaucoup en la lisant (et la tapant!). Merci!
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